
Contrairement à l’idée reçue, la VHF ASN est bien plus qu’un équipement de détresse : c’est le premier réseau social privé et sécurisé du plaisancier.
- L’Appel Sélectif Numérique (ASN) permet des communications directes et discrètes, mettant fin au brouhaha du canal 16.
- Maîtriser les appels « Pan Pan » et « Sécurité » répond à 99% des vrais besoins d’un marin, bien au-delà de l’urgence vitale.
Recommandation : Prenez le temps de programmer votre annuaire MMSI ; c’est le premier pas pour passer d’une radio subie à un outil de communication maîtrisé et serein.
À bord de votre bateau, elle est là, silencieuse. La VHF, avec son micro et ses nombreux boutons, est souvent perçue comme un équipement de sécurité obligatoire, intimidant, que l’on espère ne jamais avoir à utiliser. Pour beaucoup de plaisanciers, son usage se limite à une veille passive sur le canal 16, un canal souvent saturé de conversations qui ne les concernent pas. Face à cette complexité apparente, le réflexe est de se tourner vers le téléphone portable, oubliant que sa couverture en mer est, au mieux, capricieuse.
Cette vision de la VHF est non seulement réductrice, mais elle vous prive de l’outil de communication le plus puissant et le plus polyvalent à votre disposition. La véritable révolution, c’est l’ASN (Appel Sélectif Numérique), ou DSC en anglais. Cette technologie transforme votre radio en un véritable centre de communication intelligent. On nous apprend à nous méfier du bouton rouge, mais on oublie de nous enseigner la puissance des appels directs, des messages de groupe ou de la gestion des urgences non vitales.
Mais si la véritable clé n’était pas de voir la VHF ASN comme une simple bouée de sauvetage, mais plutôt comme le couteau suisse numérique du marin ? Un outil capable de garantir votre sécurité de manière chirurgicale, mais aussi de simplifier radicalement vos communications de tous les jours, d’un bateau à un autre, sans que tout le bassin de navigation soit au courant. C’est cette approche dédramatisée et pragmatique que nous allons explorer.
Cet article va vous guider pas à pas pour démystifier cet équipement. Nous verrons ce qui se passe réellement lors d’une alerte, comment l’ASN a pacifié les ondes, et surtout, comment utiliser toutes ses fonctionnalités pour naviguer avec plus de confiance et de sérénité.
Sommaire : La VHF ASN, votre meilleur allié pour une communication sereine en mer
- Le bouton rouge : que se passe-t-il vraiment quand vous déclenchez une alerte de détresse ASN ?
- Fini le brouhaha sur le 16 : comment l’ASN a rendu la communication en mer plus civilisée
- Au-delà du « Mayday » : savoir utiliser « Pan Pan » et « Sécurité » pour les vrais besoins du marin
- « Over and out » : les 10 erreurs d’utilisation de la VHF qui exaspèrent les professionnels
- VHF fixe ou portable : pourquoi vous avez absolutely besoin des deux
- Les fonctions cachées de votre AIS qui vont changer vos croisières
- Au-delà de l’appel d’urgence : comment l’électronique moderne a rendu la mer plus sûre
- La sécurité en mer n’est pas un équipement, c’est un état d’esprit
Le bouton rouge : que se passe-t-il vraiment quand vous déclenchez une alerte de détresse ASN ?
Le fameux bouton rouge, protégé par un clapet, cristallise toutes les angoisses du plaisancier. On nous apprend à le craindre, mais rarement ce qu’il déclenche précisément. Loin d’être un simple appel vocal, une pression prolongée sur ce bouton envoie un message numérique standardisé sur le canal 70, un canal exclusivement réservé à l’ASN. Ce message est une véritable carte d’identité de votre détresse : il contient votre identifiant unique (le numéro MMSI), votre position GPS exacte, l’heure de l’envoi et, si vous avez eu le temps de la spécifier, la nature du sinistre (incendie, voie d’eau, etc.).
Ce signal numérique est la première étape d’une chaîne de secours incroyablement efficace. Il est instantanément reçu par toutes les stations terrestres (CROSS) et les navires équipés d’une VHF ASN dans un rayon de plusieurs dizaines de milles. Le message se propage de navire en navire, assurant une couverture maximale. L’avantage est colossal : les secours connaissent votre position exacte avant même que vous ayez prononcé un seul mot. Une fois l’alerte envoyée, votre VHF bascule automatiquement sur le canal 16 pour la communication vocale avec les secours, qui vous appelleront pour qualifier l’urgence.
Ce schéma met en évidence la supériorité de l’ASN sur un appel téléphonique ou une fusée de détresse. Comme le souligne le Capitaine Jean Dupont, expert en sécurité maritime :
La précision du GPS et la connectivité de la VHF ASN sont essentielles pour assurer la rapidité de l’intervention en cas de détresse maritime.
– Capitaine Jean Dupont, Interview dans Le Marin, 2024

L’étude de l’efficacité de la propagation des alertes ASN démontre que ce système digital est conçu pour la redondance et la fiabilité. Même si la station côtière ne vous reçoit pas directement, un navire de commerce passant au large peut relayer votre alerte, déclenchant la chaîne des secours de manière quasi infaillible. C’est une sécurité silencieuse, mais redoutablement performante.
Fini le brouhaha sur le 16 : comment l’ASN a rendu la communication en mer plus civilisée
Pendant des décennies, le canal 16 a été le cœur, mais aussi le chaos, des communications maritimes. Appels de routine, demandes de place au port, conversations entre flottilles… tout passait par ce canal d’appel et de sécurité, le rendant souvent saturé. L’ASN a apporté une réponse simple et élégante à ce problème : la communication chirurgicale. Grâce à votre numéro MMSI et à celui de vos contacts, vous pouvez désormais appeler un autre navire directement, sans passer par la place publique du canal 16.
Le principe est celui d’un répertoire téléphonique. Vous entrez le MMSI du bateau que vous souhaitez joindre, vous sélectionnez un canal de travail (par exemple, le 08 ou le 72), et vous envoyez l’appel. La VHF de votre correspondant sonne, comme un téléphone, affichant votre nom ou votre MMSI. Il n’a plus qu’à accepter l’appel, et vos deux postes basculent automatiquement sur le canal de travail que vous aviez choisi. La conversation est privée, claire, et ne dérange personne. Cette fonction transforme votre VHF en un véritable réseau social de confiance. L’utilisation de l’ASN a d’ailleurs permis une réduction de 25% du trafic vocal sur le canal 16, le réservant davantage à sa mission première : la sécurité.

Cette approche pacifie non seulement les ondes, mais elle renforce aussi la sécurité et la convivialité. En régate ou en croisière à plusieurs bateaux, il est possible de créer des groupes d’appel pour communiquer avec toute la flottille de manière discrète. Finis les appels généraux et les « bateau qui m’appelle ? » qui polluent le canal 16. La communication devient efficace et sereine. Comme le rappelle la Marine Nationale, « la possibilité de constituer un annuaire MMSI dans sa VHF ASN révolutionne la manière de communiquer entre plaisanciers ».
Au-delà du « Mayday » : savoir utiliser « Pan Pan » et « Sécurité » pour les vrais besoins du marin
Dans l’imaginaire collectif, la radio de bord sert à lancer un « Mayday ». Or, cette procédure est réservée à un danger grave et imminent pour la vie humaine. La quasi-totalité des problèmes rencontrés par un plaisancier ne justifie pas une telle alerte. C’est là qu’interviennent deux autres messages d’urgence, bien plus courants et utiles : « Pan Pan » (prononcé « panne panne ») et « Sécurité ».
Le message « Pan Pan » signale une situation d’urgence qui ne présente pas de danger immédiat pour la vie. C’est le message que vous utiliserez dans la plupart des cas difficiles : une panne moteur dans une zone sans danger immédiat, une voie d’eau maîtrisée, un équipier malade nécessitant une assistance médicale, ou encore une perte de gouvernail. L’émettre, de préférence via la fonction ASN de votre VHF qui permet de présélectionner ce type d’appel, alerte les stations côtières et les navires alentour que vous avez un problème sérieux et que vous requérez une assistance. Cela permet de mobiliser les bonnes ressources sans déclencher l’armada d’un « Mayday ».
Le message « Sécurité », quant à lui, est un message d’information crucial pour la sécurité de la navigation. Il est utilisé pour signaler un danger qui ne vous affecte pas directement, mais qui pourrait en affecter d’autres. Les cas typiques incluent :
- La présence d’un container à la dérive.
- Un feu de navigation éteint sur une bouée.
- Des conditions météorologiques dangereuses et soudaines que vous observez.
- Le signalement d’un objet flottant ou dérivant.
Comme le dit Jean-Marc Lefèvre, pilote maritime, « Le ‘Sécurité’ est un outil précieux pour la prévention, permettant d’alerter sur des dangers ou anomalies sans déclencher de panique. » Il est important de se rappeler que recevoir un appel Pan Pan ou Sécurité engage votre responsabilité : vous avez le devoir d’exercer une veille attentive et de porter assistance si vous êtes en mesure de le faire.
« Over and out » : les 10 erreurs d’utilisation de la VHF qui exaspèrent les professionnels
Utiliser une VHF ne se résume pas à appuyer sur un bouton pour parler. Un ensemble de règles et de bonnes pratiques, souvent appelé « phraséologie », assure une communication claire et efficace. Malheureusement, de nombreuses erreurs, souvent commises par méconnaissance, viennent polluer les ondes et peuvent, dans les cas extrêmes, gêner les opérations de secours. Comme le confie un Officier du CROSS Atlantique, « la plus grande source d’énervement chez les professionnels, c’est le bavardage inutile et le non-respect des protocoles sur les canaux VHF. »
Certaines habitudes ont la vie dure, comme le fameux « Over and out » (« à vous, terminé ») tout droit sorti des films de guerre, qui est un non-sens total : « Over » signifie que vous attendez une réponse, tandis que « Out » signifie que la conversation est terminée. On utilise l’un ou l’autre, jamais les deux. Au-delà de cette anecdote, des erreurs plus sérieuses peuvent avoir de réelles conséquences. Une étude sur l’impact des erreurs d’utilisation de la VHF sur la chaîne des secours a montré que des tests inappropriés de l’alerte ASN ou le fait de ne pas acquitter une alerte reçue peuvent générer de fausses alertes et mobiliser inutilement les secours.
Voici une liste des erreurs les plus fréquentes à éviter pour utiliser votre VHF comme un professionnel :
- Parler trop longtemps sur le canal 16 : Le 16 est un canal d’appel. Une fois le contact établi, on doit basculer sur un canal de travail.
- Bavarder sur les canaux réservés : Les canaux des ports, des sémaphores ou des écluses sont des canaux de service, pas de conversation.
- Tester son alerte ASN : Ne testez JAMAIS votre bouton de détresse. Des procédures de test spécifiques existent via le menu de votre VHF.
- Oublier de reconnecter le GPS à la VHF : Une VHF ASN non connectée à un GPS enverra une alerte de détresse sans position, ce qui lui fait perdre 90% de son intérêt.
- Ne pas acquitter une alerte ASN : Si vous recevez une alerte d’un autre navire, vous devez l’acquitter pour signaler au CROSS que vous l’avez bien reçue.
- Utiliser un langage inapproprié : La VHF n’est pas une CB. Le langage doit rester courtois et concis.
- Ne pas maintenir sa VHF en veille continue : En mer, la VHF doit être allumée et en veille sur le 16 (et le 70 pour l’ASN). C’est une obligation.
- Ne pas respecter les consignes des CROSS : Les Centres Régionaux Opérationnels de Surveillance et de Sauvetage sont les contrôleurs aériens de la mer. Leurs instructions sont prioritaires.
- Omettre de couper la communication : Dire « Terminé » ou « Out » signale clairement la fin de la transmission.
- Ne pas connaître l’alphabet international : Alpha, Bravo, Charlie… est indispensable pour épeler un nom de bateau ou une information importante sans confusion.
VHF fixe ou portable : pourquoi vous avez absolutely besoin des deux
La question n’est pas de savoir s’il faut choisir entre une VHF fixe et une VHF portable, mais de comprendre pourquoi elles sont complémentaires et indispensables l’une à l’autre. Chacune répond à des besoins spécifiques et pallie les faiblesses de l’autre, formant ainsi un duo de sécurité essentiel à bord.
La VHF fixe est la pierre angulaire de votre communication. Reliée à une grande antenne en tête de mât et à l’alimentation du bord, elle offre la plus grande puissance d’émission (jusqu’à 25 Watts) et donc la plus grande portée, pouvant atteindre 20 à 25 milles nautiques. C’est elle qui vous assure le contact avec la terre et les autres navires lorsque vous êtes au large. Couplée au GPS du bord, c’est elle qui enverra l’alerte ASN la plus fiable et la plus complète en cas de problème majeur.
La VHF portable, quant à elle, est votre assurance vie. Moins puissante (6 Watts maximum pour une portée de quelques milles), son atout maître est sa mobilité et son autonomie. C’est elle qui continuera à fonctionner en cas de panne électrique totale à bord. C’est elle que vous pourrez emporter avec vous dans le radeau de survie. Comme le rappelle l’expert nautique Philippe Laurent, « la VHF portable est un élément de sécurité incontournable, notamment en cas de démâtage ou de panne totale d’électricité du navire. » De plus en plus de modèles intègrent désormais l’ASN et un GPS, ce qui en fait de véritables balises de détresse individuelles.
Voici un tableau qui résume leurs rôles respectifs :
Caractéristique | VHF Fixe | VHF Portable |
---|---|---|
Puissance d’émission | Jusqu’à 25 Watts | Maximum 6 Watts |
Portée | 20 à 25 milles | Jusqu’à 8 milles |
Mobilité | Fixe sur le bateau | Utilisable n’importe où à bord |
Utilisation en cas d’urgence | Communication longue distance | Planche de salut en cas de panne ou abandon |
Complémentarité | Indispensable pour le large | Idéal pour port et mouillage |
Les fonctions cachées de votre AIS qui vont changer vos croisières
Si la VHF ASN est la voix et les oreilles de votre bateau, l’AIS (Système d’Identification Automatique) en est les yeux. Souvent perçu comme un simple outil anti-collision, l’AIS recèle de fonctions qui, une fois maîtrisées, améliorent non seulement la sécurité, mais aussi le confort et la sérénité de vos navigations. Loin d’être un gadget, c’est un complément indispensable à votre VHF.
La fonction la plus connue est l’alarme de proximité CPA (Closest Point of Approach). En définissant une distance et un temps minimum, votre système vous alertera si un navire est en route de collision. Une enquête a montré que 68% des utilisateurs AIS activent la fonction CPA pour prévenir les collisions, notamment dans les zones encombrées. Mais l’AIS va plus loin. Chaque cible AIS transmet son numéro MMSI. Depuis votre écran, vous pouvez sélectionner un navire, récupérer son MMSI et, d’un simple clic sur votre VHF interconnectée, lancer un appel ASN direct pour discuter d’une manœuvre. C’est l’illustration parfaite de la communication chirurgicale : au lieu d’un appel vague sur le 16 (« Le voilier rouge devant le cargo, ici le voilier bleu… »), vous établissez un contact direct et sans ambiguïté. C’est une fonction qui change la donne en régate ou dans un chenal étroit.
Enfin, l’AIS offre des fonctions liées à la discrétion et à la gestion de l’information. Le « mode silencieux » permet de stopper l’émission de votre position tout en continuant à recevoir celles des autres. C’est une fonction utile au mouillage pour préserver votre tranquillité ou lors de navigations où vous ne souhaitez pas être suivi, tout en gardant le bénéfice de la vision sur le trafic environnant. L’AIS permet aussi de programmer des alarmes sur des aides à la navigation (AtoN – Aids to Navigation) virtuelles ou de recevoir des informations de sécurité (SART-AIS) émises par des balises d’homme à la mer. Il transforme votre écran en une carte vivante et intelligente.
Au-delà de l’appel d’urgence : comment l’électronique moderne a rendu la mer plus sûre
La véritable force de l’électronique de bord moderne ne réside pas dans chaque appareil pris isolément, mais dans leur capacité à communiquer entre eux. Le réseau NMEA2000 est devenu la colonne vertébrale de nos bateaux, permettant à la VHF, au GPS, à l’AIS, au pilote automatique et aux capteurs de vent de partager leurs informations. Cette intégration crée un écosystème de sécurité cohérent et décuple l’efficacité de chaque élément.
Un cas d’application concret illustre parfaitement cette puissance : l’alerte de détresse optimisée. Lorsque votre VHF ASN est connectée au réseau NMEA2000, le déclenchement du bouton rouge envoie non seulement votre position, mais peut aussi, sur certains systèmes, afficher sur l’écran des navires environnants votre route et votre vitesse juste avant l’incident, donnant des indications précieuses aux secours. Si un équipier tombe à l’eau avec une balise AIS personnelle, son signal s’affichera sur votre traceur, et le système pourra même indiquer le cap à suivre pour le récupérer (fonction « Man Over Board »). L’électronique ne se contente plus d’alerter, elle guide activement le sauvetage.
Cependant, cette sophistication a un revers : elle ne tolère pas l’amateurisme dans son installation. La fiabilité de toute cette chaîne de sécurité dépend de la qualité du montage et de la maintenance. Une étude récente a révélé que plus de 30% des incidents en mer sont dus à des installations électroniques déficientes. Comme le souligne un technicien de Oria Marine, « Une antenne mal positionnée ou une batterie faible peut anéantir l’efficacité de votre système ASN et AIS, mettant en danger votre sécurité. » La meilleure VHF du monde avec une connexion d’antenne oxydée aura une portée ridicule. Le GPS le plus précis ne servira à rien s’il n’est pas correctement connecté à la VHF.
À retenir
- Passez du réflexe « canal 16 » à l’appel direct par MMSI pour des communications claires et discrètes.
- La maîtrise des messages « Pan Pan » et « Sécurité » est plus importante au quotidien que celle du « Mayday ».
- La sécurité repose sur la redondance : une VHF fixe pour la portée, une portable pour les situations dégradées.
La sécurité en mer n’est pas un équipement, c’est un état d’esprit
Nous avons vu la puissance de la VHF ASN, la précision de l’AIS et l’importance d’une installation électronique sans faille. Pourtant, le maillon le plus important de la chaîne de sécurité reste l’humain. Le meilleur équipement du monde est inutile s’il n’est pas maîtrisé, entretenu et, surtout, si son utilisation n’a pas été répétée. La sérénité active en mer ne vient pas de l’accumulation de matériel dans un coffre, mais de la confiance en sa capacité à l’utiliser correctement le moment venu.
Cette confiance ne s’acquiert que par la formation et la pratique régulière. Comme le martèle un formateur de la S.N.D.S.M., « la sécurité en mer commence dans la tête, avec une bonne formation et la répétition des bons gestes. » Il ne s’agit pas de devenir un expert radio, mais de rendre les procédures de base instinctives. Qui à bord, à part le skipper, sait envoyer un appel de détresse ? Comment réagir à la réception d’une alerte ASN ? Ces compétences doivent être partagées avec l’équipage, même occasionnel. Organiser de petits exercices en famille ou entre amis est le meilleur moyen de démystifier les procédures et de s’assurer que chacun saura réagir dans le stress d’une situation réelle.
L’état d’esprit de sécurité, c’est aussi l’anticipation. Cela passe par des gestes simples, comme un audit systématique de ses installations avant la saison pour vérifier la connexion GPS, l’état de l’antenne et la bonne programmation du MMSI. C’est cette culture de la préparation qui fait la différence entre un équipement que l’on subit et un système de sécurité que l’on maîtrise. La VHF ASN, ce fameux couteau suisse, ne révèle sa véritable valeur qu’à ceux qui prennent le temps d’apprendre à ouvrir chacune de ses lames.
Votre plan d’action pour un audit VHF : Les points clés à vérifier
- Points de contact : Vérifiez physiquement toutes les connexions : câble d’antenne à la VHF et au mât, câble d’alimentation, et surtout le câble de liaison GPS/NMEA. Assurez-vous de l’absence de corrosion.
- Collecte des informations : Allumez votre VHF et vérifiez que votre numéro MMSI est correctement programmé. Confirmez que l’écran affiche bien une position GPS valide.
- Test de cohérence : Faites un appel radio de routine à une capitainerie ou un autre bateau pour vérifier la clarté de l’émission et de la réception. C’est le seul test réel de toute la chaîne.
- Mémorabilité et accès : Affichez une procédure d’appel de détresse plastifiée et lisible juste à côté de la VHF. Assurez-vous que chaque membre d’équipage sait où elle se trouve et l’a lue au moins une fois.
- Plan d’intégration : Vérifiez la charge et le bon fonctionnement de votre VHF portable. Songez à la placer dans votre sac de survie (« grab bag ») avec ses batteries de rechange.