
Contrairement à l’idée reçue, l’AIS n’est pas qu’un simple outil anti-collision. C’est un véritable écosystème de communication qui transforme la sécurité passive en une intelligence collective et conviviale en mer.
- L’AIS vous permet de communiquer directement et discrètement avec les autres navires, sans encombrer le canal 16.
- Il offre des fonctions avancées pour suivre des bateaux amis, coordonner des mouillages et anticiper le trafic.
Recommandation : Explorez dès aujourd’hui les fonctions d’appel ASN (DSC) de votre AIS pour débloquer son plein potentiel et naviguer de manière plus connectée et sereine.
Pour de nombreux navigateurs, l’écran AIS est une carte statique peuplée de triangles anonymes. Une simple sentinelle électronique dont le rôle se résume à une mission vitale mais limitée : éviter les collisions. On nous a appris à surveiller les vecteurs de vitesse, à redouter les alarmes stridentes du CPA (Closest Point of Approach) et à considérer cet outil comme un bouclier numérique. Cette vision, bien que correcte, est incroyablement réductrice. Elle nous fait passer à côté d’une véritable révolution silencieuse qui se joue sur nos écrans.
Et si ces points sur l’écran n’étaient pas des menaces, mais des voisins ? Des conversations en attente, des informations précieuses, des opportunités d’entraide ? Si la véritable puissance de l’AIS ne résidait pas seulement dans sa capacité à nous garder à distance les uns des autres, mais au contraire, dans son pouvoir de nous rapprocher intelligemment ? Cet outil technique est en réalité le plus grand réseau social jamais conçu pour les gens de mer, un écosystème qui transforme la solitude potentielle du large en une communauté connectée.
Cet article vous propose de changer radicalement de perspective. Nous allons explorer comment, au-delà de sa fonction première, l’AIS devient un instrument de convivialité, un facilitateur de communication et un pilier de la sécurité collective. Vous découvrirez des fonctionnalités que vous soupçonniez à peine et apprendrez à transformer cet outil passif en un allié proactif pour des navigations plus riches, plus sereines et plus humaines.
Pour naviguer efficacement à travers ces nouvelles perspectives, voici le plan de notre exploration. Chaque section est conçue pour approfondir un aspect clé et faire de vous un utilisateur expert et éclairé de ce formidable outil de navigation moderne.
Sommaire : L’AIS, votre nouvel écosystème de navigation connectée
- Être vu ou ne pas être vu : pourquoi un émetteur-récepteur AIS n’est pas une option
- Décoder l’AIS : l’art d’anticiper les routes de collision avec 5 minutes d’avance
- Les fonctions cachées de votre AIS qui vont changer vos croisières
- Le syndrome de l’alarme qui crie au loup : bien régler son AIS pour ne plus sursauter
- AIS classe A, B ou B+ ? Le guide pour choisir le système adapté à votre catamaran
- Au-delà de l’appel d’urgence : comment l’électronique moderne a rendu la mer plus sûre
- Fini le brouhaha sur le 16 : comment l’ASN a rendu la communication en mer plus civilisée
- La VHF ASN : votre couteau suisse de la communication en mer, si vous savez l’utiliser
Être vu ou ne pas être vu : pourquoi un émetteur-récepteur AIS n’est pas une option
En mer, le vieil adage « loin des yeux, loin du cœur » se transforme en « invisible des écrans, au cœur du danger ». Se contenter d’un simple récepteur AIS, c’est comme écouter aux portes sans jamais prendre la parole : vous êtes au courant du monde qui vous entoure, mais ce monde, lui, ignore tout de votre existence. Cette asymétrie est l’une des situations les plus périlleuses en navigation moderne. Un émetteur-récepteur, ou transpondeur, n’est donc pas un luxe ou un gadget pour technophile, mais la pierre angulaire de votre intégration dans l’écosystème maritime actuel. Il vous donne une voix numérique, une présence incontestable.
La différence est fondamentale. Avec un transpondeur, votre catamaran n’est plus une simple coque de noix potentiellement invisible pour un cargo lancé à 20 nœuds dans la brume, mais une entité clairement identifiée avec un nom, un cap, une vitesse et un identifiant unique (MMSI). Comme le souligne un expert d’Icom France :
« Un transpondeur AIS augmente considérablement la sécurité en permettant à tous les navires équipés de vous voir et d’évaluer précisément vos déplacements, évitant ainsi les collisions inutiles. »
– Expert en navigation, Icom France, Icom France – Comprendre l’AIS
Cette visibilité permanente est cruciale, en particulier la nuit ou par visibilité réduite, où le contact visuel est impossible. Des études de cas confirment que dans un chenal brumeux, l’AIS est souvent le seul rempart contre le désastre. D’ailleurs, les chiffres parlent d’eux-mêmes : une étude de 2024 révèle que plus de 70% des navires de plaisance équipés d’AIS déclarent une amélioration significative de la sécurité perçue. Ne pas émettre, c’est choisir de rester une ombre, un point d’interrogation pour les autres. C’est un pari que plus aucun navigateur responsable ne devrait faire.
Décoder l’AIS : l’art d’anticiper les routes de collision avec 5 minutes d’avance
Voir les autres navires est une chose, comprendre leurs intentions en est une autre. La véritable magie de l’AIS réside dans sa capacité à nous offrir une lecture dynamique du plan d’eau, une sorte de « précognition » à court terme. Les données brutes – cap, vitesse, position – sont la grammaire de base. La véritable maîtrise consiste à lire les phrases complètes, c’est-à-dire à interpréter les vecteurs de vitesse (COG et SOG) et les fameux CPA (Closest Point of Approach) et TCPA (Time to Closest Point of Approach) pour transformer une simple information en une décision stratégique, souvent plusieurs minutes avant que le danger ne soit visuellement évident.
Cette compétence d’anticipation est la clé d’une navigation sereine. Elle permet de passer d’une posture réactive (« Vire ! Il nous fonce dessus ! ») à une posture proactive (« Dans trois minutes, ce chalutier croisera notre route à 0.2 nautique, je réduis de 1 nœud maintenant pour passer tranquillement derrière lui »). L’intégration des données AIS avec une cartographie et un radar offre une conscience situationnelle inégalée. Il est prouvé qu’une navigation combinée AIS et radar réduit de 30% les incidents de collision en eaux côtières. C’est dans cette fusion des données que naît la sécurité moderne.

L’écran ci-dessus illustre parfaitement cette intelligence situationnelle. Les lignes projetées ne sont pas de simples indications, elles sont le futur probable. Apprendre à les lire, c’est comme apprendre à lire les lignes de la main du destin maritime. Pour y parvenir, il ne suffit pas de regarder les chiffres, il faut suivre un processus rigoureux pour évaluer chaque contact.
Votre feuille de route pour décoder l’AIS et éviter les dangers :
- Analysez les vecteurs : Observez les lignes de projection (COG et SOG) à l’écran. Elles vous montrent la trajectoire réelle et la vitesse sur le fond de la cible, pas seulement où elle pointe son nez.
- Validez avec CPA/TCPA : Utilisez les données CPA (distance au point le plus proche) et TCPA (temps restant avant ce point) pour quantifier le risque. Un CPA faible couplé à un TCPA court exige une action.
- Identifiez le statut : Surveillez les statuts de navigation des autres navires (‘en pêche’, ‘à capacité de manœuvre restreinte’, ‘au mouillage’). Un navire en pêche a des droits de passage prioritaires et un comportement imprévisible.
- Croisez avec le radar : Une cible AIS sans écho radar peut indiquer un petit bateau masqué par la mer ou un problème. Inversement, un écho radar sans cible AIS signale un navire non équipé. Les deux sont à surveiller.
- Faites confiance, mais vérifiez : La combinaison ultime reste le triptyque AIS + Radar + Contact Visuel. L’électronique est un allié puissant, mais l’œil du marin reste le juge de paix final.
Les fonctions cachées de votre AIS qui vont changer vos croisières
Si l’on s’arrête à l’anti-collision, on n’utilise que 20% du potentiel de l’AIS. C’est en explorant ses fonctions de communication et d’identification que l’on bascule dans une nouvelle dimension : celle de l’AIS comme réseau social. Votre système n’est pas seulement un bouclier, c’est aussi un téléphone, un annuaire et un outil de coordination de flotte. La clé de cette révolution se nomme ASN (Appel Sélectif Numérique) ou DSC (Digital Selective Calling) en anglais, une fonction intégrée à la plupart des VHF modernes couplées à un AIS.
Grâce au couplage AIS-ASN, chaque navire sur votre écran n’est plus un inconnu. En le sélectionnant, vous récupérez son identifiant unique (MMSI) que votre VHF peut utiliser pour l’appeler directement, en privé, sur un canal de travail, sans passer par le brouhaha public du canal 16. Fini les appels à la cantonade ! Vous pouvez désormais contacter un autre bateau avec la discrétion et la précision d’un appel téléphonique. C’est ce que l’on pourrait nommer la diplomatie nautique : une communication ciblée, efficace et respectueuse.
Cette capacité change tout. Un ami est au mouillage dans la crique voisine ? Vous pouvez l’appeler pour savoir s’il reste de la place sans que toute la baie soit au courant de vos plans. Vous voulez coordonner une approche de port avec un autre voilier ? Un appel direct suffit. Un plaisancier l’a bien compris, comme le montre cette anecdote : il a utilisé la fonction d’appel DSC à partir de l’AIS pour contacter discrètement un autre bateau ami afin de coordonner une manœuvre de mouillage, évitant ainsi un embouteillage dans une crique très fréquentée. C’est la preuve par l’exemple que l’AIS est un formidable outil de convivialité.
Pour exploiter ce potentiel, voici quelques pistes concrètes :
- Préparez vos navigations : La veille d’un départ, utilisez des applications terrestres comme MarineTraffic ou VesselFinder. Elles vous permettent de visualiser le trafic en temps réel et de choisir un mouillage moins fréquenté en observant où les autres bateaux se sont déjà positionnés.
- Communiquez intelligemment : Prenez l’habitude d’utiliser la fonction DSC de votre VHF pour les communications qui ne relèvent pas de la sécurité. C’est plus civilisé et cela désengorge le canal 16 pour les vraies urgences.
- Suivez vos amis : De nombreux traceurs et applications offrent une fonction de « Buddy Tracking ». En entrant le MMSI de vos bateaux amis, vous pouvez les suivre sur votre cartographie, facilitant l’organisation de navigations en flottille ou simplement pour savoir où ils se trouvent.
Le syndrome de l’alarme qui crie au loup : bien régler son AIS pour ne plus sursauter
L’un des plus grands paradoxes de la sécurité moderne en mer est la « fatigue d’alarme ». Un système AIS mal configuré peut se transformer en une source de stress insupportable, criant au loup pour chaque bateau de pêche qui passe à moins d’un mille. À force de fausses alertes, le réflexe devient fatal : on baisse le son, on ignore le bip, et le jour où le danger est réel, on ne l’entend plus. C’est un problème si répandu qu’un sondage de 2023 a révélé que plus de 65% des utilisateurs rapportent ignorer certaines alarmes AIS à cause d’une surabondance d’alertes non pertinentes.
Le but n’est pas d’éliminer les alarmes, mais de les rendre intelligentes et pertinentes. Un bon réglage est celui qui s’adapte à votre contexte de navigation. Les seuils de déclenchement (CPA et TCPA) ne devraient pas être les mêmes si vous êtes au large en solitaire ou si vous naviguez dans le Solent par un samedi d’août. La plupart des systèmes modernes permettent de créer des profils d’alarme ou des zones de garde. Par exemple, vous pouvez définir une zone de garde très large devant vous en traversée, mais la réduire drastiquement à l’approche d’un port pour ne pas être alerté par les ferrys qui manœuvrent.
Comme le dit un expert de TIMEZERO, leader des logiciels de navigation : « Un réglage intelligent des alarmes AIS est essentiel pour la sécurité : mieux vaut une alarme pertinente qu’un bruit constant qui finit par être ignoré. » Apprendre à maîtriser ces réglages, c’est reprendre le contrôle de son environnement sonore et s’assurer que chaque alarme sera traitée avec le sérieux qu’elle mérite. C’est un investissement de quelques minutes dans les menus de votre appareil qui peut vous sauver des heures de stress et, potentiellement, bien plus.
Pour une gestion efficace de vos alertes, suivez ces recommandations :
- Créez des profils adaptés : Définissez au moins trois profils : « Haute Mer » (CPA/TCPA larges), « Navigation Côtière » (seuils intermédiaires) et « Port/Chenal » (seuils très réduits, voire alarmes désactivées au profit de la vigilance visuelle).
- Utilisez les zones de garde : Configurez des zones de garde dynamiques. Par exemple, une zone en forme de cône devant votre étrave est plus pertinente qu’un simple cercle autour de votre bateau, car elle se concentre sur les dangers qui sont sur votre route.
- Ajustez les seuils en temps réel : N’hésitez pas à modifier les valeurs CPA/TCPA en fonction de la densité du trafic et de votre vitesse. Plus le trafic est dense et lent, plus vos seuils doivent être bas pour être pertinents.
AIS classe A, B ou B+ ? Le guide pour choisir le système adapté à votre catamaran
Le monde de l’AIS peut sembler technique, mais le choix de votre transpondeur se résume à une question simple : quel est votre programme de navigation ? La différence fondamentale entre les classes A, B et le plus récent B+ réside dans la puissance d’émission et la fréquence de mise à jour de votre position. Ces deux facteurs déterminent à quelle distance vous serez vu et avec quelle précision les autres navires pourront suivre vos changements de cap et de vitesse.
La Classe A est le standard obligatoire pour la marine marchande, les gros navires de pêche et les bateaux à passagers. Avec une puissance de 12,5 W et une fréquence de transmission très élevée (toutes les 2 à 10 secondes), ces systèmes sont prioritaires sur le réseau. Ils sont la « voix forte » de l’AIS. Pour la plaisance, ils sont surdimensionnés et très coûteux.
La Classe B a été conçue pour le marché de la plaisance. Moins puissante (2 W), elle émet votre position toutes les 30 secondes au mieux, ce qui est suffisant pour des navigations côtières à vitesse modérée. Cependant, dans une zone de trafic dense, son signal peut être retardé, car les Classes A ont toujours la priorité.
C’est ici qu’intervient la Classe B+ (aussi appelée SOTDMA). C’est le meilleur des deux mondes pour un catamaran de croisière. Avec une puissance de 5 W et utilisant la même technologie de transmission (SOTDMA) que la Classe A, il garantit que votre signal sera toujours transmis à intervalles réguliers et rapides, même dans le trafic. Comme le résume un spécialiste de Digital Yacht, « Le B+ représente souvent le meilleur compromis pour un catamaran de croisière, alliant puissance et fréquence de mise à jour sans le coût élevé du Classe A. »
Pour y voir plus clair, voici un résumé des principales caractéristiques à considérer :
Caractéristique | AIS Classe A | AIS Classe B+ | AIS Classe B |
---|---|---|---|
Usage | Professionnel (marine marchande, pêche) | Plaisance hauturière, semi-pro | Plaisance côtière |
Puissance d’émission | 12,5 W | 5 W | 2 W |
Fréquence de transmission | Toutes les 2 à 10 secondes | Fréquence dynamique (rapide) | 30 secondes à 3 minutes |
Type de transmission | SOTDMA (prioritaire) | SOTDMA (comme Classe A) | CSTDMA (moins prioritaire) |
Données transmises | Infos complètes (type de navire, état, etc.) | Infos essentielles (position, cap, vitesse, nom du bateau) | Infos essentielles |
Priorité dans le réseau AIS | Haute | Moyenne | Basse |
Obligatoire ? | Oui, pour navires commerciaux | Non | Non |
Prix | Élevé | Intermédiaire | Plus abordable |
Au-delà de l’appel d’urgence : comment l’électronique moderne a rendu la mer plus sûre
L’AIS n’est pas une technologie isolée. Il est le maillon central d’un écosystème de sécurité que l’on pourrait qualifier de « cocon numérique ». Cette bulle de protection est tissée par l’interaction de plusieurs technologies : l’AIS pour la visibilité, la VHF ASN (DSC) pour la communication ciblée, le GPS pour la localisation précise et, plus récemment, les balises de détresse personnelles. L’époque où la sécurité se résumait à un appel MAYDAY sur le canal 16 est révolue. Aujourd’hui, la sécurité est proactive, personnelle et interconnectée.
L’innovation la plus marquante de ces dernières années est sans doute la démocratisation des balises Homme à la Mer équipées d’AIS (MOB AIS). En cas de chute à la mer, la victime déclenche sa balise personnelle qui émet un signal AIS. Instantanément, tous les navires aux alentours voient apparaître sur leur écran une icône spécifique à la position exacte de la personne tombée à l’eau. Cette fonction transforme chaque bateau équipé d’un AIS en un potentiel sauveteur, réduisant de manière drastique le temps de recherche, qui est le facteur critique pour la survie en eaux froides.
Cette synergie entre les technologies est redoutablement efficace. Depuis l’entrée en vigueur de la nouvelle réglementation en 2025, qui standardise l’usage des balises MOB AIS, les résultats sont spectaculaires. Un rapport de sécurité maritime de 2025 indique une augmentation de 40% des sauvetages en mer coordonnés grâce à la combinaison des données AIS et des appels d’urgence ASN. Comme le disait un responsable technique du CROSS, « L’AIS, combiné à la VHF ASN et aux traceurs, crée un véritable cocon numérique de sécurité autour de chaque navire moderne. » On ne navigue plus seul, mais au sein d’un réseau vigilant.
Fini le brouhaha sur le 16 : comment l’ASN a rendu la communication en mer plus civilisée
Le canal 16 de la VHF a longtemps été le cœur battant, mais aussi la cacophonie, des communications en mer. Essentiel pour les urgences, il était souvent saturé par des appels de routine, des conversations privées et des essais radio interminables. L’arrivée de l’Appel Sélectif Numérique (ASN ou DSC), couplé à l’AIS, a apporté l’ordre et la discrétion qui manquaient. C’est une véritable révolution culturelle : on ne crie plus dans la foule en espérant que la bonne personne entende, on lui envoie un message privé.
Le principe est d’une simplicité désarmante. En sélectionnant une cible AIS sur votre traceur, son identifiant MMSI est automatiquement transmis à votre VHF. D’une simple pression sur un bouton, vous pouvez initier un appel « silencieux ». La VHF du bateau contacté sonne alors comme un téléphone, affichant votre nom et votre MMSI. Il suffit à son capitaine d’accepter l’appel pour que les deux postes basculent automatiquement sur un canal de travail (par exemple, le 08 ou le 72) pour une conversation privée. Le canal 16 reste libre pour sa mission première : la sécurité et les urgences.
Cette « diplomatie nautique » change la donne, notamment dans les zones à fort trafic comme les approches de port. Des plaisanciers témoignent de la fluidité gagnée en utilisant l’ASN pour contacter directement les capitaineries ou les stations de carburant. Plus besoin d’attendre une fenêtre de silence sur le 16 ; l’appel est direct, rapide et efficace. C’est une communication plus civilisée, qui réduit le stress et augmente l’efficacité pour tout le monde.
Pour maîtriser cette fonctionnalité, voici la procédure standard :
- Ciblez et récupérez : Cliquez sur la cible AIS de votre choix sur votre écran de navigation pour afficher ses informations et récupérer son numéro MMSI.
- Initiez l’appel DSC : Sur votre VHF, utilisez la fonction d’appel DSC, entrez le MMSI de votre correspondant et proposez un canal de travail pour votre conversation.
- Établissez le contact : Une fois que votre correspondant a accepté l’appel, votre conversation peut commencer en toute confidentialité sur le canal choisi, libérant ainsi le canal 16.
- Pensez aux services : Utilisez cette fonction pour contacter les services portuaires. De nombreuses capitaineries ont leur MMSI public, ce qui facilite grandement les manœuvres d’arrivée.
À retenir
- L’AIS est plus qu’un système anti-collision ; c’est un réseau social qui améliore la communication et la convivialité en mer.
- La combinaison AIS/ASN (DSC) permet des appels directs et privés, désencombrant le canal 16 et rendant les échanges plus efficaces.
- Bien régler les alarmes de son AIS est crucial pour éviter la « fatigue d’alarme » et garantir que les alertes pertinentes soient prises au sérieux.
La VHF ASN : votre couteau suisse de la communication en mer, si vous savez l’utiliser
Nous avons vu comment l’AIS nous rend visibles, comment il nous aide à anticiper les dangers, et comment, couplé à l’ASN, il civilise nos communications. En rassemblant toutes ces pièces du puzzle, on réalise que la VHF ASN moderne est devenue le centre névralgique de la navigation connectée. Elle n’est plus un simple émetteur-récepteur, mais une plateforme d’interaction intelligente qui synthétise les données de votre environnement pour vous permettre d’agir et de communiquer avec une précision inégalée. C’est le véritable couteau suisse du navigateur moderne.
La synergie est totale. Vous voyez un ami sur l’AIS, vous l’appelez en un clic via l’ASN. Vous avez un doute sur les intentions d’un navire à la route erratique, vous pouvez le contacter directement pour clarifier la situation bien avant que les règles d’abordage ne s’appliquent. Un plaisancier raconte même comment il a utilisé une fonction avancée de l’ASN pour envoyer une « demande de position » à un bateau ami dont le signal AIS était temporairement perdu, lui permettant de le relocaliser instantanément. C’est une démonstration éclatante de l’intelligence collective en mer que ce système permet de créer.
Cette intégration est la clé de la sérénité. Elle réduit l’incertitude, qui est souvent une source majeure de stress en mer. Chaque point sur l’écran a une identité, chaque situation ambiguë peut être clarifiée par une communication directe. Comme le résume un expert, « L’association AIS/ASN permet d’avoir une image claire de l’environnement marin et de dialoguer directement avec les navires autour, ce qui améliore considérablement la sécurité. » Maîtriser cet outil, c’est donc s’offrir une navigation où l’anticipation et la conversation remplacent l’appréhension et le silence.
L’étape suivante est donc évidente : ne plus considérer votre AIS comme une simple obligation réglementaire ou un gadget de sécurité, mais l’explorer activement. Plongez dans les menus de votre traceur, testez la fonction d’appel ASN avec un ami et commencez à voir les autres navires non comme des obstacles, mais comme des membres de votre communauté en mer.